Aimer construit le vaisseau de la Vie, l’âme.
Toute la Création est Acte d’Amour, mais cela, nous l’avons oublié, bien camouflé au fond de nos êtres. Pourtant l’humain ne peut pas vivre sans l’amour, même si aujourd’hui encore, il s’en arrange, invente des subterfuges, il ne pourra pas continuer indéfiniment.
Heureusement, notre monde n’est pas sans lendemain heureux s’il change de Fond (Le Signe XXXIV/2-12) radicalement, s’il revient à la Source qu’est la Vie. Pour cela il doit s’éloigner de l’idée quasi générale qu’il se fait de lui-même, trop orgueilleux de reconnaître que ces choix de vie ne sont qu’une immense défaite, et que, sans le Père/Mère, il est condamné aux vicissitudes qu’il s’inflige lui-même.
L’homme doit reconsidérer la base essentielle de son être, se réengendrer, retrouver une lucidité intelligente, en se recréant de façon consciente et voulue par l’amour dont il est issu. C’est ce que nous propose la Vie par le chemin de la pénitence fondée sur l’effort, le travail sur soi. C’est le Retour par la volonté, à son identité primordiale d’image et ressemblance (Genèse 1/26-27) de la Vie. C’est ainsi que l’humain donnera naissance à son âme, sublime véhicule de son immortalité, et le ramènera dans le giron de la Matrice Originelle, (Le Signe 4/6)
La naissance et l’existence de l’âme tient à l’amour et à rien d’autre, mais qu’est-ce que l’âme ?
Les représentations symboliques de l’âme sont innombrables, les croyances à son sujet le sont de même. On les retrouve dans la plupart des conceptions religieuses, philosophiques, psychologiques ou superstitieuses. Le terme d’âme est également employé comme synonyme d’esprit. On l’attribue autant à l’animal, à l’homme qu’à des objets. Finalement, on a vidé de sa substance existentielle l’âme en tant que création de l’humain. Parce qu’elle n’est pas automatique, elle est la conséquence du choix de vie de chacun, de chacune sur terre. C’est bien une création de l’humain adulte, un élément vital qui s’ajoute à son esprit et à sa chair (Le Signe 17/7) quand il devient un être aimant, pacifique, qu’il développe l’intelligence de son cœur, se libère de ses préjugés, pardonne de façon inconditionnelle. Bref lorsqu’il se sent concerné par toute l’humanité (Le Signe 30/11).
Et puis il y a la conscience active qui rapproche l’humain de La Vie, du Père/Mère, de Dieu. Comme Lui/Elle, l’humain ne cesse de créer, même si c’est toutes proportions gardées. Il crée sa pensée, des idées, des objets, des actions, sa pénitence lorsqu’il en fait le choix. Et lorsqu’il se tourne vers l’accomplissement du Bien actif qu’est l’amour, il devient une conscience libre. Il crée sa force ascensionnelle, sa fore de survie qu’est son âme quand sa chair mourra. Durant sa vie charnelle, son âme n’est encore qu’une promesse de son éternité, elle ne sera active qu’après sa mort. Lorsque son cœur s’arrêtera de battre, elle se libérera et rejoindra la Vie. Oui, l’âme est le merveilleux et sublime fruit de l’orientation que l’humain donne à sa vie (Le Signe 35/6).
Mais l’âme n’est pas que l’élément qui permet à l’individu de survivre après sa mort, elle concerne toute l’humanité (Le Signe XXXIX/5-13) car lorsqu’il y aura suffisamment d’âmes pour rouvrir les portes de l’Univers, du Divin, ce sera le Jour où la fusion des âmes à la Vie se recréera dans son entièreté. Le Jour de Dieu (Le Signe 31/8) qui clôturera la pénitence sera quelque chose d’infiniment – au sens d’addition sans fin – complexe, dont l’aboutissement sera la fusion à la Vie nourrie de possibilités infinies, inépuisablement composite. Comment cela se réalisera-il ? Durant combien de temps ? Cela se situera-t-il hors du temps ? Une fois que le cerveau de l’homme sera mort, comment fonctionnera la conscience de l’âme, une fois qu’elle s’aventurera seule dans le cosmos ? Nous n’en savons rien.
Des questions innombrables nous viennent à l’esprit concernant notre vie après la mort. Ne vaut-il pas mieux accepter notre ignorance dans ce domaine, avoir l’humilité et la sagesse de se dire comme Socrate : « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien ». Avoir l’honnêteté de reconnaître que l’humain, qui a choisi depuis des décennies, de prendre une autre route que celle qui le reliait à la Puissance Divine de la Vie, est ici dans un domaine inconnu, indicible sans être irréel mais ça n’en est pas moins Vrai.
Nous avons le choix, nous sommes totalement libres de retrouver notre vraie réalité ou de nous cantonner à l’étroitesse à quoi nous réduit notre part animale. Autrement dit, d’avoir ou de ne pas avoir une âme. Tant que l’homme vit dans sa chair, il est maître de son destin, il peut créer son âme ou il peut l’ignorer. Son futur dans les étoiles lui appartient, il est entre ses mains, mais qu’il n’oublie pas que « L’âme est le regard, la main, la gorge, l’estomac du spectre. Par elle Je peux le réchauffer de l’éclat de Ma Gloire, Je peux le conduire vers les magnificences infinies. Je peux entendre sa louange et sa conversation. Je peux le nourrir à jamais » (Le Signe, l’Evangile donnée à Arès Veillée 4/6).
L’âme est l’achèvement, la complétude, la finalisation, l’apothéose de l’humain.